The Rock
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 I can entertain you, even behind bars [Libre]

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MessageSujet: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyLun 20 Déc - 18:53

I can entertain you, even behind bars

Les promenades. De courts moments dont il faut profiter pour retrouver un semblant de liberté physique, même dans un espace aussi retreint que celui de la cour. Laroy aime ces temps où il peut naviguer et marcher librement à l’extérieur. Evidemment, il ne part jamais sans son ballon de football qui ne quitte jamais - ou presque - ses mains. Parfois, il lui arrive de mimer des gestes de quaterback, comme si cette liberté temporaire de déplacement dans cette cour extérieure le rapprochait un peu plus de cette vie d’homme libre qu’il avait il y a encore un an et pouvait lui faire retrouver ces sensations de star de football… Parfois, il peut les retrouver. Parfois, lorsqu’il ferme les yeux, il peut de nouveau entendre ses dizaines de milliers de fans l’acclamer… Ces dizaines de milliers de paires d’yeux posées sur lui… Il peut entendre la voix de ses commentateurs décrivant son action, montant en intensité après un plaquage évité, une accélération placée, une longue passe lancée dans le ciel à travers tout le terrain…

Cette vie lui manque… Il ne réalisait même pas le privilège qui était le sien à l’époque. Pour lui, c’était normal. Toute cette attention, cette popularité et ses fans. Laroy n’en a pas assez profiter dans sa suffisance et son arrogance de superstar et c’est sans doute là son plus grand regret. Pour autant, il ne perd pas espoir de revenir un jour en haut des affiches et reprendre sa carrière une fois sorti d’ici. Il sait qu’il est désormais persona non grata dans son milieu du sport pro et que tout le monde va le voir comme un cancer en puissance pour n’importe quelle équipe mais a confiance en son talent et la bonne forme physique qu’il s’efforce d’entretenir ici à The Rock pour atteindre son but… Sa rédemption. En attendant, il lui reste encore quatre ans à faire entre ces murs. Quatre ans… Quatre fois quatre saisons… Près de 1500 jours à ne pouvoir voir le soleil que pendant ces courtes durées de promenades. Lorsqu’il est là en tout cas…

Ce n’était pas le cas aujourd’hui. Le temps était plutôt gris et il ne faisait pas très chaud non plus. C’est avec un petit bonnet noir sur la tête que Laroy sortit dans sa blouse de détenu en compagnie d’un des types dont il était le plus proches ici, Kip. Un black qui avait la trentaine passée et purgeait sept ans pour braquages en série. Allez savoir pourquoi tout le monde l’appelait « Kip » ici et non pas Jimmy, son vrai prénom, mais quoi qu’il en soit ce gars là était de bonne compagnie en plus de pouvoir dénicher toute sorte de trucs utiles. Des clopes pour ceux qui fumaient, des cartes, des dominos et même… des ballons de football. C’est lui qui avait trouvé celui là à Laroy. Après une petite marche autour de la cour à refaire le monde extérieur de la façon dont il l’espérait à leur sortie, les deux hommes partirent s’asseoir sur des marches et reprirent une discussion non moins légère.

« Ca fait un an qu’on traîne ici toi et moi LJ… Et putain je comprends toujours pas pourquoi t’es sans arrêt en train de tâter ce ballon et de replacer tes doigts au millimètre près dessus. C’est quoi ? … une sorte de névrose ? »
« - Raaah, fais pas chier… »
« - Je suis sûr que t’as toujours préférer tâter le cuir d’un ballon plutôt que les fesses d’une jolie femme hein ? »
« - J’ai tâté plus de fesses que t’as jamais vu de ballons dans toute ta vie mec, même si t’avais vu tous mes matchs. »
« - Hey, j’en ai vu quelques uns… T’étais nul à chier ! »

Morts de rire de leur connerie, les deux hommes finirent par se séparer alors que Kip lui dit devoir aller à l’infirmerie pour une rage de dent qui lui faisait souffrir le martyr depuis plusieurs jours déjà et en profiter pour essayer de tâter les fesses de l’infirmière. Laroy lui échangea une accolade avant de le laisser descendre les escaliers et traverser la cour en direction des gardiens lorsqu’un type barbu l’arrêta en se collant face à face avec lui. Bordel… Qu’est-ce qu’il se passait là ? C’était qui ce type ? Kip n’avait pas eu d’embrouilles récemment pourtant, Laroy traînait presque tout le temps avec lui. Quoi qu’il en soit, ça commençait à chauffer et d’autres gars commençaient à venir se joindre à celui qui confrontait son compère de détention. L’ex superstar de football déchue se leva des escaliers sur lesquels il était assis et prit quelques secondes pour bien viser et se décaler légèrement de profil ballon entre ces mains, terminant par armer son bras droit en arrière et le lancer telle une fusée à une vitesse laser dont la puissance fut aussi fulgurante que sa précision pour envoyer le cuir ovale en pleine face du type qui toisait Kip.

Bien… Il avait plutôt de bons restes ! Le gars s’écroula au sol sous la violence de l’impact lancé pourtant d’une bonne vingtaine de mètres et se releva avec le nez explosé et dégoulinant de sang, cherchant du regard d’où venait ce jet avant de trouver Laroy posté sur ses escaliers. Pas besoin d’attendre, pas besoin de parler. Le jeune footballer connaissait la suite et les descendit de lui-même pour se diriger vers le regroupement d’hommes qui se formait. Une petite échauffourée débuta, rapidement dispersée par les gardiens et des tirs de sommation, forçant tout ce petit monde à se coucher face contre terre où le barbu s’adressa à Laroy.

« Tu viens de faire une grosse connerie Jackson… »
« - M’en veux pas… Tu vas pouvoir accompagner mon pote chez le dentiste comme ça. »
« - On va se recroiser la starlette, fais moi confiance... »

L’échange fut bref et assez véhément avant que tout le monde ne se relève et que chaque camp ne parte de son côté. Kip remercia Laroy avant qu’ils ne se séparent à nouveau pour qu’il ne parte cette fois-ci bien pour l’infirmerie suivit de près par une escorte de gardiens et le type qui venait d’hériter de son nouveau surnom : Barbe rouge ; avec le sang qui lui recouvrait la tronche. Laroy se pencha pour ramasser son ballon et repartit tranquillement vers les escaliers pour s’y rasseoir seul. Un peu d’animation ne fait pas de mal et il avait toujours eu un certain sens du show, ce qui n’était pas pour déplaire à toute cette population carcérale en fin de compte. Bon, se faire un public était bien, mais si il pouvait éviter un séjour au trou, ce ne serait pas plus mal…
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyLun 20 Déc - 21:33

Laroy & Eliaëlle





Le temps ne passe pas assez rapidement. Enfermée entre ses murs depuis quelques mois maintenant, Eliaëlle commence à être désespérée. C'est vrai, jamais encore elle n'avait connue pareille situation. Bien qu'elle fut toujours seule, elle pouvait au moins être libre de ses mouvements. Faire tout ce qu'elle voulait. Se rendre dans un centre commercial, au cinéma, à un concert. Enfin, elle savait être une fille comme toutes les autres, malgré les apparences. Certes, elle n'était pas à l'aise, mais elle faisait semblant. Alors qu'ici, elle est parfois obligée de dire quelque chose. Elle se force parce qu'on lui pose des questions. Et quand Eli ne se braque pas complètement, elle parle. Peu, mais c'est déjà ça. Lorsqu'on la connait vraiment, on se rend compte à quel point le fait de dire quelques mots peut être embarrassant. Être normale avec les autres, non, elle ne sait pas faire. Elle a toujours l'impression qu'on l'observe de trop, qu'on la juge. La sensation d'être au centre de toutes les conversations, qu'on la critique sur son apparence. Ça en devient parfois une obsession. Si elle passe dans un couloir et que quelqu'un rit, elle se sent immédiatement visée. Alors elle baisse la tête en marchant plus vite. Voulant être seule dans son petit monde. Sa petite bulle si parfaite. S'imaginant une autre vie. Une vie où elle serait heureuse, elle serait encore avec ses parents, ils auraient une belle vie tous ensemble. Mais lorsqu'elle retombe dans la réalité, elle ne voit que les murs de sa cellule et la tristesse la rattrape bien trop vite. Trop brusquement aussi.

Comme maintenant. L'heure de la promenade. Lorsqu'ils invoquent ce mot, elle a juste l'impression d'être animal. On promène son chien, pas un humain. Mais ce n'est pas elle qui ira dire quelque chose à ce propos. Bien trop sage pour faire une réflexion à un gardien, même si celui-ci peut être gentil. Non, elle ne prend aucun risque. Et puis même, elle n'oserait même pas lui dire un mot. Elle bafouillerait, rougirait et finalement, elle partirait sans rien dire en s'insultant mentalement. Sa timidité a toujours été un handicap. Quelque chose qui bloque toutes les relations qu'elle aurait pu avoir avec les autres personnes. Eli aurait pu avoir une amie, une personne qui l'aurait aidée à se sentir plus à l'aise. Mais jamais elle n'a réussie. De toute façon, les gens ne s'attardent jamais pour elle. Ils voient qu'elle ne parle pas, qu'elle détourne le regard lorsqu'on lui adresse la parole. Elle n'est qu'un cas bizarre parmi tant d'autres. Inutile de faire un effort pour elle. Certainement qu'elle n'en vaut pas la peine. Oui, ils devaient tous se dire ça. Personne n'a su voir qu'au fond, elle était simplement triste et atrocement seule. Que sa confiance, elle a simplement du mal à la donner à quelqu'un. La peur d'être à nouveau détruite. Mais même sans qu'elle ne donne sa confiance, on trouve toujours le moyen de lui faire du mal. On lui a prouvé de la manière la plus cruelle qui soit.

Arrivant dans la cour, Eli évite un peu tout le monde. Un livre dans la main, elle a simplement besoin d'un endroit tranquille afin de poursuivre sa lecture. Une promenade, oui, c'est bien. Mais elle n'a nullement l'envie de croiser des gens toutes les minutes. Avançant lentement et prudemment, elle regarde autour d'elle. Cherchant l'endroit où elle pourrait s'installer. Le lieu où personne n'aurait l'idée de venir la voir. Que ce soit un homme ou une femme. En continuant sa marche, elle heurta légèrement un détenu. S'excusant d'une petite voix, elle fit un pas sur le côté afin de poursuivre sa route. Seulement, l'homme face à elle ne semble pas être décidé. Il fit un pas du même côté qu'elle. Eli fit un pas à gauche et il suivit son pas. Soupirant légèrement, elle ne sait pas comment se sortir de cette situation. Elle est bien trop fragile pour être ici. Quelle idée de l'avoir mise dans cette prison. Ce n'est vraiment pas un endroit pour elle. Finalement, quelqu'un interpella l'homme qui se retourna, Eli en profita pour s'éclipser le plus discrètement possible. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la jeune femme eut mit assez de distance entre elle et le détenu. Se remettant en quête d'un endroit tranquille, elle aperçu un jeune homme assit sur les marches d'un escalier. Laroy. Elle l'évite le plus possible depuis leur première rencontre. Non pas qu'elle a quelque chose contre lui, mais presque. Elle ne peut pas le voir, c'est plus fort qu'elle. Il représente tout ce qu'elle hait le plus au monde. Certes, il n'y est pour rien, et peut-être devrait-elle faire un effort. Mais c'est au dessus de ses forces. L'évitant soigneusement en espérant que lui ne l'a pas vu, elle passe rapidement devant, tête baissée, allant se mettre un peu plus loin. S'asseyant contre un mur, Eli ouvrit son livre, se plongeant dans sa lecture. Ici, elle espère que personne ne la dérangera. Ce qui n'est pas certain.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMar 21 Déc - 15:19

Laroy n’était pas vraiment un habitué de ce genre de mêlées. En fait c’était un détenu assez calme, au comportement presque exemplaire et qui ne faisait d’ordinaire en tout cas pas de vagues. S’il voulait sortir d’ici au plus tôt, c’était la meilleure chose qu’il avait à faire après tout. Mais évidemment, lorsqu’on s’en prenait à lui ou à l’un de ses compères de détention, il ne se laissait pas faire et avait tous les arguments pour répondre aux plus désaxés des prisonniers de The Rock. Quoi qu’il en soit, Laroy ne venait pas de se faire un ami. Il recroiserait certainement Barbe Rouge un de ces jours, comme promis par ce dernier, et ne s’entendrait avec lui que quand des coups de poings les sépareraient. En attendant, la vie ou plutôt la promenade continuait. Le jeune footballer ramassa son ballon et repartit s’installer sur ces marches donnant une vue presque complète sur toute la cour. Tous ces types aimaient ce genre d’animation. C’était son nouveau public en quelques sortes.

Plongé dans ses pensées et ces mêmes souvenirs lui revenant encore et encore à l’esprit, son attention fut bientôt attirée par une tête blonde traversant la cour et passant devant lui. Un intrus dans ce paysage criminel peu reluisant. Une sorte d’ange au milieu des flammes de l’enfer. Eliaëlle… Cette fille là semblait complètement perdue dans cet univers et surtout pas du tout à sa place. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire pour se retrouver là ? Ce regard fuyant… Cette silhouette frêle et tremblotante, semblant sur le point de se décomposer à chaque seconde… Il avait déjà essayé de l’aborder à plusieurs reprises… Sans succès. Eli le fuyait chaque fois comme la peste et s’enfermait dans un silence quelque peu vexant en plus d’être intriguant. Est-ce qu’elle était comme ça avec tout le monde, tous les hommes ou bien seulement avec lui ? Impossible de savoir jusque là mais l’homme ne perdait pas espoir de parvenir un jour à percer le mystère et briser la glace qui gelait ces traits radieux.

Est-ce qu’elle savait seulement qui il était ? Il y avait de grandes chances… Peut-être avait-il fait des misères à l’équipe qu’elle supportait à l’époque où il était cette grande star de football. Quoi qu’il en soit, il était évident – en tout cas pour lui – que cette fille était différente et qu’elle n’avait rien à voir avec le genre de fauves qu’on pouvait trouver dans cette jungle. Et c’est sans doute ça qui l’attirait chez elle et le poussait à persister dans la résolution de cette énigme qu’elle représentait à elle seule. Laroy ne savait pas si elle avait été témoin du petit incident auquel il venait de prendre part et qui l’avait fait remarquer par le reste des détenus mais réalisa bien vite que cela n’aiderait pas une nouvelle tentative de l’aborder tant elle semblait être horrifiée par l’attention. Il la suivit de sa position sans la quitter des yeux, plissant légèrement les paupières de curiosité, et essaya de l’interpeller pour qu’elle s’arrête évidement sans grandes illusions.

« Hey… Hey… Hey ! » glissa-t-il sans parvenir à attirer son attention, la voyant tracer son chemin la tête baissée sans s’arrêter vers un coin de la cour.

Laroy secoua négativement la tête de dépit et soupira profondément devant cette nouvelle fuite indifférente, la regardant s’installer contre un mur pour ouvrir le livre qu’elle avait en main. Bien… Il allait la déranger une fois de plus dans sa lecture mais après tout… sans efforts, pas de résultats. Aux grands maux, les grands remèdes et avec un peu de persistance, il était sûr d’arriver un jour à quelque chose. Cela avait toujours été comme ça pour lui. S’acharner, être pugnace pour réussir et arriver à décrocher ce qu’il voulait. C’était l’histoire de sa vie. Alors Eli était plutôt mal tombée avec lui… Laroy se leva des escaliers sur lesquels il était assis et se dirigea vers elle en espérant qu’elle ne se relève pas pour s’échapper ailleurs en le voyant venir vers elle. Arrivé à son niveau, le footballer s’installa à côté d’elle et s’assit comme la jeune femme contre le mur tout en prenant le soin de garder une distance relativement conséquente de quelques mètres entre eux pour ne pas débarquer de manière trop invasive au risque de provoquer une nouvelle fuite.

« Tu sais… Le flic qui t’as coffrée pour te faire atterrir ici et qui a du te sortir que t’avais le droit de garder le silence… blablabla… ce genre de conneries… C’était valable jusqu’au procès. T’as le droit de parler maintenant. » glissa-t-il sur une pointe d’humour, dans cette même optique de détendre l’atmosphère nerveuse qui se dégageait d’elle.

« D’ailleurs, je me demande bien ce que t’as pu faire pour en arriver là… » reprit-il Laroy avant de se pincer les lèvres en réalisant qu’il avait réfléchit à haute voix et que ce n’était pas le genre de trucs à sortir pour y aller en douceur avec elle. « Laisse tomber… T’es pas obligée de répondre à ça. T’es pas obligée de me parler du tout d’ailleurs. Non… C’est cool… Je reste juste là. Je te dérange pas, je te laisse lire, promis ! »

Bon, là c’est lui qui s’efforçait de rester dans un silence et d’arrêter son monologue. Bavard ? Pas plus que ça à la base. Seulement face à quelqu’un de complètement muet ou presque, Laroy était bien obligé de broder et de faire les efforts pour débloquer la situation. Mais il y arriverait bien. A la limite, Eli pouvait lui dire de la fermer ou l’insulter de tous les noms… s’emporter ! Montrer un peu d’émotion vive ! Laroy préfèrerait ça que cette impression de l’effrayer ou de l’intimider alors qu’il n’avait rien fait pour. Son nom, son statut et sa gloire passée pouvaient impressionner oui, et il en était conscient. Il était un grand champion à priori inabordable à l’extérieur… Mais ici, il n’était plus personne. Il n’était plus « LJ », le grand quaterback des Eagles. Non, il était simplement Laroy et encore… Il n'était plus qu'un numéro. Il était le matricule RRF : 84601284… Le regard figé devant lui, observant le reste des détenus dans la cour et ne cherchant surtout pas le sien à sa droite pour ne pas la faire se sentir plus mal à l’aise, il passa brièvement sa langue sur ses lèvres et finit par relancer.

« Je ne suis pas un grand méchant tu sais... D’accord, je ne suis pas un enfant de cœur non plus et j’ai fais quelques erreurs… Mais je n’ai jamais tué, jamais violé… Le dernier truc que j’ai dû voler, ce devait être des gâteaux dans une épicerie de Baltimore quand j’avais douze ans… » glissa-t-il sur un ton amusé, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres.

L'époque où il n'était qu'un gamin des rues. Laroy espérait qu'elle comprenne qu'il n'était pas une menace ou quoi que ce soit de mauvais pour elle. C'était vrai à près tout. Comparé à beaucoup de détenus ici, c'était presque un ange lui aussi et ils étaient faits pour s'entendre sur le bas de l'échelle des criminels. Encore que il ne savait toujours pas ce qu'elle avait pu faire, elle... Quoi qu'il en soit, ces intentions étaient bonnes. Le fait qu'il reprenne la parole avait été plus fort que lui. Il devait essayer de lui parler et de briser cette glace, la mettre en confiance. Là, soit elle allait le considérer comme un emmerdeur finit, une pie impossible à faire taire et allait se relever pour s’exiler dans un autre coin de la cour... Fuir, comme elle le faisait bien souvent. Soit elle accepterait d’entendre ce qu’il lui disait, ce qui serait déjà un grand pas en avant.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMar 21 Déc - 16:27

Eliaëlle sait être invisible. Du moins, quand on ne l'empêche pas de l'être. Ici, c'est un peu moins facile que lorsqu'elle se trouvait à l'université ou chez ses parents. C'est vrai. Elle n'avait qu'à s'enfermer dans sa chambre et ne plus en sortir de la journée. Elle ne faisait pas un seul bruit. Sachant toujours être la plus discrète, comme si elle avait peur qu'on dise qu'elle dérange. Et même si on ne lui disait pas, c'est l'impression qui la poursuit depuis qu'elle est petite. C'est pour cette raison qu'à l'heure d'aujourd'hui, elle est cet espèce de fantôme qui se balade en rasant les murs. Elle n'a pas envie qu'on la remarque, pas même un petit peu. De toute façon, que pourrait-elle dire ? Est-elle vraiment capable de tenir une conversation ? Pas sûr. Si elle dit ne serait-ce qu'une phrase, c'est presque un miracle. Elle a su être toute une année silencieuse, comme si elle était devenue soudainement muette. Alors si elle a tenu un an, elle peut encore le faire sans aucun problème. Tout ce qu'elle pourrait dire ne sera jamais assez fort pour exprimer ce qu'elle ressent. Et la plus belle façon de dire les choses, c'est en lisant les émotions qui passent dans son regard. Malheureusement pour elle, Eliaëlle a un regard trop expressif. C'est aussi pour ça qu'elle garde bien souvent la tête baissée. Elle déteste qu'on veuille lire en elle. Mais surtout, elle n'a pas envie qu'on profite du fait qu'elle soit trop fragile. Alors autant être cet être invisible plutôt que la fille qu'on remarque bien trop souvent.

D'un côté, elle s'estime chanceuse. Dans cette prison, des filles, il y en a beaucoup. Plus jolies qu'elle. Plus intéressantes aussi. Alors les hommes ne s'intéressent pas à cette fille qui ne parle jamais. Et cela lui convient très bien. Ne pas avoir d'amis, elle connait ça. Jamais elle n'en n'a eu. Pourquoi elle irait s'en faire aujourd'hui ? Alors oui, parfois elle échange quelques mots avec des détenues, mais ça s'arrête là. Même si ce n'est pas des hommes, elle a du mal. Cette obsession de ne jamais accorder sa confiance trop facilement. Peu importe qui se trouve en face d'elle. Eli se pensait être à l'abri de tout ça. Mais seulement, une personne a mit toutes ses convictions par terre. Elle se demande pourquoi d'ailleurs. C'est vrai, pourquoi Laroy s'acharne-t-il autant ? Elle n'a pas envie qu'il s'intéresse à elle, qu'il cherche à savoir qui elle est. D'accord, elle n'a rien contre lui. Du moins, pas réellement. Il représente simplement son cauchemar. Il est à l'image de l'un de ces violeurs. Peut-être ne devrait-elle pas lui en vouloir pour ça, mais elle ne peut pas faire autrement. Dès qu'elle le voit, ce sont les mauvais souvenirs qui reviennent en mémoire, et cette situation est ingérable. La nuit, c'est elle qui cauchemarde et qui est morte de trouille. Personne ne viendra lui dire qu'elle ne craint rien. Et même si on lui dirait, elle n'y croirait pas.

Maintenant, elle savait qu'être discrète dans cette cour ne serait pas une chose simple à faire. C'est pour cette raison qu'elle voulut se faire invisible en passant pas très loin de Laroy, et même lorsqu'elle l'entendit, elle n'y prêta aucune attention et accéléra le pas afin de mettre une certaine distance entre eux. Prenant place contre un mur un peu plus loin, elle ouvrit son livre, se plongeant dans sa lecture en espérant que ce signe d'indifférence lui fera comprendre que sa présence n'est pas une chose qu'elle souhaite. Mais qui prend vraiment conscience de ce qu'elle veut ? Personne. Ainsi, lorsque Laroy fut dans son champs de vision, elle eut envie de soupirer, de lever les yeux au ciel, mais elle n'en fit rien. Restant de marbre, comme à son habitude. La seule réaction qu'elle eut, ce fut quand il prit place non loin d'elle. Par automatisme, elle remonta ses genoux contre sa poitrine, se renfermant un peu plus sur elle-même. C'était une habitude. Depuis longtemps, elle se comporte ainsi. Comme si elle serait plus à l'abri dans cette position, ce qui n'est pas réellement le cas.

Eli fit tout de même semblant de ne pas le voir. Comme si sa présence n'était nullement dérangeante à ses yeux. Et même lorsqu'il prit la parole, elle n'eut aucune réaction, ses yeux restant fixés sur le livre qu'elle était en train de lire. Oui, elle a le droit de parler, mais l'envie n'y est pas. Et puis, parler pour dire quoi ? Elle parlerait si elle avait quelque chose d'intéressant à dire, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Elle ne trouverait rien à dire. Et elle ne veut pas. Le silence est la seule chose qu'elle maitrise à la perfection. Eli pensait qu'il s'arrêterait là, puisqu'elle n'avait pas répondue. Mais il enchaina, parlant encore dans le vide. Mais puisqu'il venait de lui promette qu'elle pourrait lire en paix, elle n'a plus à s'en faire. Elle eut un léger soupir avant de reprendre sa lecture, toujours dans ce silence de plomb. Mais aucun silence n'est dérangeant pour elle. Au contraire. A ses yeux, il n'y a rien de plus extraordinaire que le silence et la solitude. Là, elle dispose de l'un des deux, ce qui est déjà pas mal.

Un silence qui ne dura pas bien longtemps à son grand désarroi. Mais cette fois-ci, les paroles de Laroy s'ancrèrent dans sa mémoire. Il avait employé deux mots qui la firent relever la tête. Viol et meurtre. Certes, il venait de dire qu'il n'avait jamais fait ça, et ce n'est pas à cause de ça qu'elle relève la tête. Mais à cause de ses propres souvenirs. Son viol d'abord, puis le double meurtre dont elle est coupable. Ses mains se mirent à trembler, comme le reste de son corps. Si elle se replonge maintenant dans des sombres souvenirs, ce serait une véritable catastrophe. Il faut qu'elle reprenne le contrôle sur ses émotions, et pour qu'il ne remarque rien, il n'y a qu'une solution. La prise de parole. Oui, mais comment ? Que dire ? Eli se mordit rageusement la lèvre en croisant les bras.

« Et bien pourquoi tu es là, alors ? » demande-t-elle d'une voix assez faible mais qui ne cache pas une pointe d'agacement.

Au moins, cela a le mérite d'être direct. Elle n'a pas l'habitude d'être ainsi, mais elle est obligée. Il ne faut absolument pas que les souvenirs prennent le dessus. Donc elle parle. Certes, sa voix est faible, presque un murmure, mais c'est déjà suffisant. De toute façon, elle ne sait pas hausser la voix à tort ou à raison. Pour qu'elle le fasse, il faut vraiment qu'elle n'arrive plus à avoir une maitrise sur ses émotions. Reprenant peu à peu des couleurs, et afin de ne pas laisser voir son malaise, elle poursuit sur la même lancée.

« Et puis, qu'est-ce que tu me veux ? Je comprends même pas pourquoi tu me parles.. » ajoute Eli dans un mince soupir en le regardant quelques petites secondes avant que son regard ne se pose à nouveau sur le sol, devant elle.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMar 21 Déc - 21:21

Toute sa vie, Laroy n’avait jamais vraiment eu ce genre de personnalités discrètes et repliées sur elle-même dans son entourage. Dans ce qu’il considérait comme sa vie en tout cas, c'est-à-dire depuis qu’il avait découvert le football. Avant cela, rien ne comptait. Son enfance misérable et passée dans l’ombre d’un quartier défavorisé, là où il n’était personne, n’existait pas bien qu’il n’ait jamais renié ces origines. L’an 0 correspondait pour lui à ses quinze ans et son avènement, sa révélation en grand talent de football. Dès lors, il avait été celui sur qui toute l’attention se portait, le garçon le plus en vue et le plus populaire de tous les coins dans lesquels il était passé, de Baltimore à Philadelphie en passant par son université de New York. Les gens les plus volubiles et les plastiques les plus avantageuses avaient donc été ses plus proches connaissances. Les plus riches financièrement plutôt que les plus riches intérieurement. Somme toute logique dans un succès de sportif qui était artificiel et fait sur le physique. Les gens autour ce milieu ne pouvaient être qu’à cette image.

C’est ce même entourage, ce même univers qui l’a mené ici… Comme un enfant pourri gâté qui ne réalisait son privilège de vivre de sa passion et de gagner tout ces millions de dollars, d’être considéré comme un héros par des gamins et des milliers de gens qui portaient son maillot, Laroy s’est comporté comme un imbécile. Cette fusillade qu’il a déclenché était stupide et n’avait pas lieu d’être. La prise de conscience et la remise en question a été longue mais est aujourd’hui bien entamée. Derrière les barreaux, on a tout le temps de réfléchir… Eliaëlle - ou plutôt l’intérêt qu’il lui portait - en était sans doute l’une des plus grandes illustrations et témoignait du processus de changement opéré chez lui. Peut-être n’aurait-il jamais fait attention à elle dans son ancienne vie, mais l’homme qui devenait avait la volonté de s’intéresser aux gens les plus intrigants de discrétion, ceux qui cachaient sans aucun doute les plus grandes richesses intérieures. Elle l’attirait, voilà tout. Par curiosité ou par autre chose, mais Laroy avait la volonté de voir derrière ce masque qu’elle portait, en tout cas à son contact.

Manifestement… C’était loin d’être réciproque. Eli avait de toute évidence un sacré problème avec les autres ou avec lui en particulier, il n’en savait encore rien, mais cela le perturbait beaucoup de la voir si fuyante et distante alors qu’il essayait plutôt de la mettre à l’aise et de se montrer sympathique avec elle. Pourtant, Laroy fit de nouveau l’effort d’aller à sa rencontre et de forcer les choses tout en gardant une certaine délicatesse dans son approche par de petits détails comme le fait de s’installer à bonne distance d’elle, de peser ses mots et de ne pas poser son regard sur elle. Il se lança dans un monologue tout aussi détourné et léger dans le but de la mettre en confiance ou en tout cas ne pas la faire fuir mais n’eu d’abord le droit qu’à des soupires en guide de seules réponses avant qu’enfin sa voix cristalline ne se fasse entendre... Enfin ! Bon, le ton, ce n’était pas encore ça… mais au moins elle lui avait parlé. Est-ce qu’il devait vraiment répondre à sa question ou bien était-ce juste une pique emplie d’ironie ? Laroy choisit en tout cas de ne comprendre - ou feinta - de ne comprendre que la première solution.

« J’ai fais des erreurs… Je te l’ai dis, je n’ai pas la prétention d’être… une bonne personne. » répondit-il de façon tout à fait neutre et posée.

C’était vrai. Il n’avait jamais dit ça ni même prétendu qu’il ne méritait pas sa place ici. Il assurait juste qu’il ne méritait pas d’effrayer et d’intimider comme il semblait avoir le don de le faire avec elle pour une raison qui lui échappait... Qu’Eli soit terrorisée au contact d’un psychopathe qui avait découpé sa famille au hachoir ou un violeur en série, il comprendrait… Il y avait tout un tas d’animaux de ce pédigrée ici… Mais lui ? Laroy n’était qu’un américain qui avait un peu trop abusé de son droit de détention d’arme dans sa stupidité de jeune homme de vingt cinq ans issu d’un milieu peu recommandable. Vint ensuite la question qui tue. Est-ce qu’il devait vraiment répondre à celle-là ? Cette fois-ci Laroy choisit en tout cas de ne pas le faire, ou du moins pas directement.

« La vraie question c’est pourquoi tu refuses de me parler toi… Pourquoi tu me fuis… » glissa-t-il en détournant enfin son regard sur elle.

Voilà une question à laquelle il espérait bien avoir une réponse, bien qu’il ne se faisait là encore pas de grandes illusions. Laroy ne savait en tout cas plus comment lui prouver qu’elle n’avait rien à craindre de lui et que ces intentions étaient bonnes. Il n’allait pas lui peindre tout le catharsis et la remise en question qui avait été la sienne ces derniers mois pour tenter de lui expliquer pourquoi il s’intéressait à elle, non. Le jeune footballer n’était de toute façon pas du genre à raconter sa vie et il savait qu’elle n’en aurait rien à faire et prendrait la poudre d’escampette, d’ennui cette fois. De ce fait, il essayait avec le moindre signe, le moindre détail qu’il pouvait desceller… La moindre brèche qui lui ouvrait une opportunité de montrer qu’il n’était pas si dangereux ou effrayant qu’elle semblait le penser, allez savoir pourquoi. Ce livre qu’elle tenait entre ses mains et sur lequel son regard glissa en était une qu’il ne manqua pas de saisir…

« Qu’est-ce que tu lis? » lui demanda-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté pour essayer de deviner le titre de ce bouquin derrière ses bras avant d’ajouter. « Tu vois par exemple, moi je n’ai jamais lu qu’un seul livre dans ma vie… C’est vrai je n’ai jamais été très studieux. Mais je suis tout de même allé à l’université, ce n’est pas le cas de 95% des types qui sont ici. Et ce livre, c’est la bible... Je ne dis pas que tout ça fait de moi quelqu’un de bien, mais ça ne fait pas de moi quelqu’un de si mal… Non ? »

Bon, il ne comptait pas l’impressionner en lui disant qu’il avait eu des études secondaires, ce qu’on ne trouvait que très peu dans la population d’une prison, ni même en lui disant qu’il était un bon catholique mais c’était des arguments parmi tant d’autres qu’il s’efforçait de trouver – peut-être de manière vaine et naïve - pour essayer de lui faire comprendre qu’il n’était pas un monstre sanguinaire comme l’impression qu’il ressentait chaque fois qu’il voyait la jeune femme le fuir. D'accord, il n'avait eu une bourse universitaire que pour ces seuls dons athlétiques et son talent dans le football et il y avait sans doute déjà eu des tueurs en série qui prétendait assassiner au nom des pêchés de leurs victime, en tant que justicier de dieu... Mais quand même, il ne pouvait pas être considéré comme ça... Si?
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMar 21 Déc - 23:49

Finalement, peut-être que la parole serait sa meilleure arme afin qu'il abandonne la lutte une bonne fois pour toute. C'est ce que la jeune femme était en train de se dire après avoir dit seulement quelques mots. Oui, c'est peu. Des petites phrases qu'elle lance comme ça. Une voix dénuée de puissance, qui ne laisse entrevoir que sa timidité. Mais au moins, elle parle. Et c'est bien ce qu'il voulait, non ? Mais ce n'est pas pour autant qu'elle continuera par la suite. Si pour le moment elle est apte à dire quelques mots, elle peut très bien se braquée d'un coup et se murer dans le silence. Et là, il aura beau tout faire, Eliaëlle ne dira plus rien. Elle restera muette jusqu'à la prochaine fois où elle acceptera de parler. Pour tous les êtres humains, la parole est le plus sûr moyen d'échanger avec les autres. Mais pas pour Eli. Si elle parle, c'est seulement quand elle doit vraiment dire quelque chose. Sinon, les banalités ne l'intéressent pas. A quoi bon dire tout et n'importe quoi ? Cela ne sert strictement à rien, à part vouloir donner un avis sur un sujet qui finira aux oubliettes quelques minutes plus tard.

Déjà l'école, c'était son comportement. Il y avait toujours des groupes un peu partout à la récréation. Ils jouaient, discutaient. Il y avait aussi des disputes, des bagarres. Mais elle, elle était tranquillement dans son coin. Comme maintenant. En train de lire un livre, s'occupant à peine des autres. Et personne ne venait la voir. Ce n'était pas utile. Tous les enfants avaient compris depuis longtemps qu'Eli ne dirait rien. Qu'elle refuserait de jouer avec eux. Son enfance est passée à une vitesse folle et jamais elle n'a su en profiter comme elle l'aurait du. Même seule dans sa chambre, elle ne jouait pas. Pas envie. Et puis, elle ne ressentait pas ce besoin. Non, elle a grandit trop vite, trop brusquement. Dès qu'elle entendit la conversation entre ses parents, son enfance si heureuse prit fin. Encore aujourd'hui, elle peut dire mot par mot ce que son père a dit. Son regret de ne pas avoir eu un fils. Le fait qu'il était malheureux puisque ses parents ne lui disaient plus rien. Oui, il aurait voulu avoir un fils, et non pas une fille. Voilà son plus grand regret. Dès lors, Eli se sentit de trop. Une erreur. C'est ce qu'elle pense être depuis tout ce temps. Une erreur qui ne devrait même pas être là.

A la réponse que Laroy lui donna, Eli ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Dans le genre « je ne veux pas répondre à une question », il n'y a pas plus clair que répondre à côté de la plaque. Mais elle ne s'en offusque pas pour autant. Après tout, en quoi cela serait-il intéressant pour elle de le savoir ? Elle s'en moque, non ? Certainement. Alors, elle laisse couler. Inutile de polémiquer durant des heures sur un sujet où elle n'aura aucune réponse. Que ce soit maintenant ou plus tard. Et comme elle n'est pas curieuse, elle ne lui posera pas plusieurs fois la question. Une fois suffit. Qu'on lui réponde ou non, ça ne fait rien. Seulement, quand elle pose une question, elle n'aime pas qu'on lui réponde par une autre comme il vient de le faire.

« Parce que, c'est comme ça.. Il n'y a aucune explication.. » répondit-elle dans un soupir en détournant le regard. Oui, c'est un mensonge. Il y a une explication, mais elle ne lui dira pas. Ce serait un peu trop bizarre, non ? Certainement qu'il pourrait comprendre. Mais Eli n'est pas prête à dire à un homme qu'elle a subit un viol. Ni à une femme d'ailleurs.

Pourtant, dans un sens, il aurait le droit de savoir. C'est vrai qu'il ne lui a rien fait. Malheureusement, il n'en saura rien. Cela restera certainement toujours ainsi. Pourquoi changerait-elle de comportement soudainement ? Il n'y a aucune raison pour qu'elle le fasse. Du moins, elle n'en trouve aucune. Pas pour le moment. Peut-être qu'en y réfléchissant mieux, elle trouverait des choses qui feraient pencher la balance du bon côté. Mais Eli n'a pas apprit à agir de la sorte. Elle trouve toujours les côtés négatifs d'une situation. Jamais elle ne voit ce qui est bien. Pourtant, lorsque Laroy reprit la parole, elle fut surprise. Il avait lu la bible. Inutile de dire qu'elle ne s'y attendait pas. Mais vraiment pas du tout. Tournant légèrement son regard vers lui, elle le regarde un peu plus longuement que d'habitude. Le toisant en quelque sorte.

« Je ne sais pas... Beaucoup de personnes ont lus la Bible.. Ils ne sont pas pour autant de bons samaritains.. Mais après tout, je ne te connais pas.. Donc je ne juge pas sans connaître. » répondit finalement Eli après quelques secondes de silence. Ce n'est réellement pas dans ses habitudes d'émettre un jugement sur une personne qu'elle ne connait pas. Et là, elle ne le fera pas non plus.

Finalement, Eliaëlle ferma le livre qu'elle avait dans les mains. Ce livre n'est autre que « Le crime de l'Orient-Express » d'Agatha Christie. L'une des auteurs qu'elle préfère. Seulement, en tendant son bras afin de lui passer le livre, la manche de sa tenue se releva doucement, laissant entrevoir une cicatrice à son poignet. Signe de sa tentative de suicide dans son ancienne prison. Lorsqu'elle remarqua ce détail, elle posa rapidement le livre sur le sol et croisa une nouvelle fois ses bras en remettant correctement sa manche, replongeant dans le silence en regardant droit devant elle. En cet instant, elle se trouve tellement stupide. Elle qui ne voulait pas lui parlé, elle le fait quand même. Elle ignore pourquoi, mais cette situation la dérange un petit peu, mais peut-être pas autant que les fois précédentes.

« Elle t'a apprit quelque chose au moins ? Ta Bible... » finit-elle par demander, laissant son regard fixé un point imaginaire un peu plus loin.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMer 22 Déc - 14:01

Bon… Et bien c’était une nouvelle fois mal barré. Si Eliaëlle parlait enfin et ne fuyait pas physiquement la conversation, elle était quand même loin d’être docile et sympathique. Mais il y avait du progrès... Du moins, c’est ce que Laroy voulait s’efforcer de voir en éternel optimiste qu’il est. Il n’était pas prêt de lâcher l’affaire de toute façon et reviendrait le lendemain, le jour d’après et ceux qui suivraient également de la même manière jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il voulait. Ce ne serait pas pour cette fois-ci, la jeune femme refusant de répondre à sa question de la même manière qu’il avait refusé de répondre à la sienne. Alors elle était ainsi avec lui… « comme ça » ? Sans raison ? Laroy grimaça légèrement en entendant cela, persuadé que ce n’était d’une part pas la vérité mais surtout qu’Eli n’avait à priori aucune envie d’arranger les choses. Soit… Peu importe. Elle pouvait mettre tous les obstacles qu’elle voulait, il arriverait à les faire changer.

Il ne savait toujours pas pour elle, mais lui avait tout son temps pour y arriver. Quatre ans en fait… Rien ne pressait donc. En attendant, Laroy essayait surtout de ne pas perdre le fil et d’alimenter ce premier réel échange entre eux à défaut de le mener vers quelque chose qui dénouerait la situation. C’est donc sans réelle perspective ni but précis qu’il s’intéressa à ce livre qu’elle possédait et sur lequel son regard se posa, curieux de savoir quel genre de littérature elle pouvait lire. Les bouquins donnaient en général des indications sur leurs lecteurs. Selon le genre, roman sentimental, historique ou bien de science-fiction, on pouvait se faire une petite idée sur la nature de la personne. C’est du moins ce que Laroy pensait. D’ailleurs il ne manqua pas de lui donner des indications sur lui, dans le but détourné de lui faire comprendre qu’il n’était pas si terrifiant que cela. Il était croyant oui, profondément et pratiquant également. Ce n’était pas un gage d’innocence mais c’était déjà ça non ?

La réponse que lui donna Eli sonna faux dans son esprit et lui fit machinalement arquer les sourcils et reporter son regard sur elle. Elle ne le jugeait pas pour quelque chose de bien mais de toute évidence, elle le jugeait et le condamnait même sans l’ombre d’un procès pour quelque chose de mal et qu’il ne comprenait toujours pas. La jeune femme ne le connaissait pas non, mais cela ne l’empêchait pourtant pas de l’éviter et de repousser tout contact avec lui… De ce fait, elle aurait au moins pu considérer son argument, mais non… Elle avait donc un vrai problème et une volonté – consciente ou non – de mettre des barrières et de la distance avec lui.

« Manifestement si… Tu ne me fuirais pas comme ça sinon… » répondit-il de façon tout à fait neutre et posée.

Son regard fut ensuite de nouveau attiré vers le livre qu’Eli lui tendit pour qu’il voie de quoi il s’agissait. Un geste d’échange ! Voilà un autre signe positif qui allait nourrir sa persévérance à délier ce froid entre eux et qui provoqua d’ailleurs un petit sourire sur ses lèvres. Oui, c’était une autre petite victoire pour lui. Bien cela paraissait innocent, la moindre petite chose qui allait dans son sens et qui lui donnait un retour devenait un motif de satisfaction et d’encouragement pour le footballer. Cependant son sourire s’estompa bientôt lorsqu’il aperçu une cicatrice à son poignet… Une cicatrice qui ne laissait que peu de doutes sur son origine... Laroy sentit immédiatement le malaise de la jeune femme et décida tout de suite de ne pas en rajouter. Faire comme si il n’avait rien vu, bien qu’il était évident qu’elle savait très bien que lui comme elle avaient remarqué cette cicatrice dévoilée par son mouvement de bras. Laroy n’allait pas prendre le risque de la braquer ou de la faire fuir en essayant de creuser un évènement forcément douloureux pour qu’elle ait tentée de mettre fin à ses jours.

Il prit le livre laissé posé par terre par Eliaëlle dans sa confusion et le regarda donc pour en voir le titre : « Le crime de l'Orient-Express ». Bien, il ne savait pas de quoi cela parlait ni même de quel genre il s’agissait et n’eu pas vraiment le temps de s’en informer puisqu’elle lui demanda ce que la bible lui avait appris dans la foulée. Un moyen de vite changer de sujet pour ne surtout pas en venir à cette cicatrice ? Sans doute. Tant mieux après tout, Laroy allait pouvoir essayer de dissiper le malaise en enchaînant sur ça. Si un jour Eli voudrait lui en parler, alors ils en parleraient mais pour le moment… Ils en étaient encore loin. Le jeune homme releva la tête et fixa son regard devant lui pour réfléchir quelques secondes à la réponse qu’il allait lui donner.

« Et bien… Elle m’a apprit par exemple qu’il y avait toujours du soleil après la pluie… Que les moments les plus sombres appelaient forcément les jours les plus clairs… Tant qu’on garde espoir et foi. » glissa-t-il avant de marquer une pause.

L’image était floue, mais on ne peut plus juste. Un moyen de revenir indirectement à cette cicatrice qui renvoyait probablement à de tristes moments ? Oui. En tout cas des mots valables pour leur détention ici mais aussi pour la nature de leur relation. Sans grand espoir qu’elle y voit et y comprenne le réel fond, Laroy affichait au moins clairement qu’il était bien décidé à ce que les choses changent et évoluent que ce soit pour lui, pour elle et pour eux. Ce n’était sans doute pas encore son cas, mais il gardait cette conviction.

« The Rock… Ces murs… Ce n’est pas une fin… Juste des précipitations. » reprit-il avant de détourner à nouveau son regard vers elle pour poursuivre. « Cette pluie en toi… Ces traits durs sur ton visage laisseront forcément un jour place à une éclaircie et un sourire. »

Sûr de lui ? Oui. Laroy pouvait s’autoproclamer l’anticyclone qui allait changer cela, du moins en ce qui les concernait. Peu importe le temps et les efforts que cela prendrait, il y arriverait bien à force d’acharnement. Simplement parce qu’il avait cette confiance indéfectible, pas seulement en lui, mais dans le destin qui était commun à tout le monde. Aucune souffrance et aucune peur n’est éternelle. Il suffit de les apprivoiser et de les panser, parfois avec un peu d’aide pour forcer les choses.

« Et tant pis si tu ne crois pas en ça.. J’ai largement assez d’espoir et de foi pour deux ! » reprit-il sur un ton plus léger avec un fin sourire complice aux lèvres, redéposant le livre qu’elle lui avait donné sur ses cuisses pour lui rendre.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMer 22 Déc - 16:28

Pour une fois qu'elle ne prend pas la fuite après seulement quelques minutes, Eliaëlle prend le temps de réfléchir en même temps. Bien que son malaise ne soit pas dissipé et qu'il reste plus que présent, elle ne ressent pas ce besoin d'être loin de lui. Du moins, pas pour le moment. C'est vrai, habituellement elle serait déjà partie de l'autre côté de la cour sans lui dire la moindre chose. Mais là, elle reste assise non loin de lui, l'écoutant et lui parlant même. Et là, c'est sans aucun doute un grand pas en avant. Pour elle en tout cas. Personne ne pourrait s'en rendre compte. Personne ne s'en doute. Mais tous les jours elle escalade des montagnes, seule. Toutes plus hautes les unes que les autres. C'est une bataille. Oui, on peut voir les choses ainsi. Elle se bat pour maintenir sa tête hors de l'eau. Si elle ne le ferait pas, si elle se laisse aller ne serait-ce qu'une seule journée, elle sombrerait complètement. Et là, il n'y aurait plus rien à faire. Elle serait entièrement perdue. C'est pour cette raison qu'elle continue à se battre, malgré le fait que souvent, elle a envie de perdre cette bataille. Juste pour partir. Être tranquille. Ne plus se souvenir. Oui, ce serait bien dans un sens. Mais d'un autre point de vue, elle aimerait s'en sortir.

C'est vrai, elle n'avait pas été très honnête. Elle ne le fuit pas par hasard. Ce n'est pas juste comme ça. Il y a toute une histoire derrière. Mais comment lui dire ? Lui faire comprendre que ce n'est pas vraiment dirigé contre lui. Mais qu'il représente quand même ce qu'elle a haït et qu'elle hait encore aujourd'hui. Devrait-elle lui dire ? Elle n'en sait rien. Mais ce serait peut-être plus simple ensuite. C'est juste, il n'est pas comme eux, comme l'autre. Du moins, il ne paraît pas l'être. Mais les apparences sont trompeuses, non ? Eli ne sait pas. Elle n'a pas envie de faire une erreur, de se jeter dans la gueule du loup une nouvelle fois. Après tout, il est en prison, elle ne sait pas ce que Laroy a fait pour être là. C'est bien trop compliqué pour elle. Elle ne sait plus où elle en est. Si elle doit être plus bavarde, si elle doit lui dire les choses clairement ou, au contraire, ne rien dire. Faire comme avant. Le fuir dès que l'occasion se présentera.

Quand on déteste une personne, elle a le droit de savoir pourquoi. Mais est-ce que Eli déteste Laroy ? Non. Vraiment pas. Elle ne ressent aucune haine envers lui. C'est à ses dépends. Il n'a rien fait contre elle, mais il lui renvoi cette image de footballer et c'est ce qui lui pose problème. C'est là toute la raison. S'il aurait été différent, elle aurait eu moins de mal à avoir une conversation avec lui. Mais ce n'est pas le cas. Dès qu'elle le croise, elle revoit cet homme qui la viol avec son meilleur pote. Soupirant légèrement, elle détourne le regard, le posant sur le sol en se mordant la lèvre.

« Ce n'est pas contre toi... C'est juste que... Enfin, c'est rien, oublie. Sache juste que ce n'est pas dirigé contre toi... Mais je ne peux pas t'en dire plus... » déclare la jeune femme en regardant Laroy quelques secondes avant que ses yeux ne se posent ailleurs une nouvelle fois.

Un autre pas en avant ? Oui. Cela ne fait aucun doute. Bien que ses paroles soient encore flous, elle fait l'effort de lui en dire plus. Même si pour une personne « normale », cela peut paraître comme étant peu. Mais dans le cas d'Eliaëlle, c'est déjà énorme. Elle se livre un petit peu, par petites phrases qu'il faut savoir déchiffrer. Qu'il faut comprendre du mieux possible. Savoir lire entre les lignes en somme. Là, elle lui donne la certitude qu'il n'a rien à se reprocher, qu'il n'a rien à voir dans le malaise qu'elle éprouve à son égard. Certes, la raison n'a pas été formulée, mais pour qu'elle parle de ce drame qui fut le sien, il faut vraiment qu'elle soit en confiance. Qu'elle ait une confiance absolue envers la personne. Et ce n'est pas le cas pour le moment avec Laroy. Elle doute que cela arrive un jour. C'est vrai, elle n'a jamais eu d'espoir en ce qui concerne ses relations avec les gens. Alors ce n'est pas maintenant qu'elle en aura. A moins qu'on lui prouve le contraire.

Dans un geste assez lent, elle tendit son livre à Laroy. Seulement, sa manche se releva en même temps, laissant apparaître cette cicatrice à son poignet. Dans l'ancienne prison où elle se trouvait, elle n'avait plus envie de rien. Elle n'avait plus cette force de vivre. Pour Eli, ce fut la seule solution pour qu'elle s'en sort. Elle voulait mourir, tout simplement. Mais malheureusement ou bien heureusement, on la retrouva avant qu'il ne soit trop tard. Lorsqu'elle se réveilla, elle avait ce sentiment de désespoir. Se sentant incapable de faire la moindre chose. Même mettre fin à ses jours, elle ne fut pas capable de le faire correctement ! Et c'est après cette période qu'elle fut envoyée à The Rock. Et la suite, tout le monde la connait. Ne voulant pas qu'on s'attarde sur cette cicatrice, elle lui posa immédiatement une question sur ce que la Bible lui avait apprit. L'écoutant attentivement, elle n'y croit qu'à moitié, si ce n'est pas du tout. De l'espoir.. Cela fait bien longtemps qu'elle n'en n'a plus. Lorsque Laroy parla directement d'elle, Eli tourna son regard vers lui, rencontrant le sien. Mais effectivement, elle n'y croit pas. Ou elle ne veut pas y croire. Bien trop difficile de croire en quelque chose si cela ne marche pas, il y aura forcément une déception derrière. Et les déceptions, elle ne souhaite plus en avoir. Quand il posa le livre sur les cuisses de la jeune femme, Eli se raidit légèrement.

« Cela fait bien longtemps que je n'ai plus d'espoir.. Depuis que j'ai dix ans en fait... Alors... » elle marque une légère pause en regardant droit devant elle, cherchant les mots exacts qui ne viennent pas toujours. « Si tu penses en avoir assez pour deux, c'est tant mieux.. Mais rien ne dit que cela marchera.. Rien ne prouve que la foi et l'espoir peuvent tout résoudre.. » termine-t-elle en reposant son regard sur Laroy.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyJeu 23 Déc - 20:32

Tout le monde pouvait avoir des à priori. C’était naturel et humain. Le tout étant de faire la démarche d’aller au-delà et de ne pas s’y arrêter. Laroy aurait pu imaginer qu’Eliäelle était une jeune femme hautaine, bon chic bon genre qui prenait les détenus ici de haut et ne voulait pas se mêler avec eux parce qu’elle se considérait meilleure. Même si cela était vrai, ce n’était pas un gage de valeur. De son côté, Laroy en véhiculait sans doute beaucoup plus. Il était déjà un jeune noir en prison. Lorsqu’on savait qui il était, on savait également qu’il ne devait sa réussite passée qu’à ses qualités athlétiques en venant d’un milieu malfamé où ses chances de devenir quelqu’un étaient plus qu’infimes. Pendant une époque, peut-être que le footballer avait alimenté et entretenu ses clichés, inconsciemment ou non. Mais depuis son incarcération, les choses avaient bien changées. Il avait changé… Quoi qu’il en soit, Laroy ne s’était jamais arrêté sur des à priori concernant les autres et certainement pas avec Eliäelle.

Il ne savait pas ce qui la repoussait tant chez lui parmi toutes ses idées reçues ni même si ce comportement fuyant venait bien de celles-ci, mais l’ancienne star de football espérait bien changer les choses, d’une manière ou d’une autre. Naïf, optimiste… Oui. Peut-être... Mais pour Laroy, cela faisait plutôt partie des qualités qu’il possédait et qui l’aidaient, bien que beaucoup de personne considéraient ça comme de l’ambition arrogante. Il est vrai qu’il n’avait jamais rien considéré comme impossible et inatteignable, mais c’est sans doute grâce à cela que le jeune homme était parvenu à la réussite qu’il avait connu… et qu’il retrouverait peut-être un jour. Lorsqu’Eli lui répondit que ce n’était pas dirigé contre lui, il fronça légèrement les sourcils d’intrigue… Bien… C’était plutôt un signe positif et encourageant. Du moins il croyait… Néanmoins, c’est tout de même lui qui en subissait les conséquences en étant fuit et plus ou moins dédaigné. Ca, c’était moins juste…

Pour autant, Laroy ne chercha pas à en savoir plus. Non, il ne voulait une nouvelle fois pas aller trop loin au risque de provoquer une nouvelle échappée. Il prenait ce qu’elle voulait bien lui donner et lui dire. L’homme se contenta d’acquiescer d’un signe positif de la tête et ne revint pas dessus. Pas pour le moment du moins… Le livre qu’Eli lui tendit et surtout la cicatrice qu’elle dévoila involontairement sur son poignet ne lui en donna de toute façon plus l’occasion. Est-ce qu'il devait lier ses deux choses l’une à l’autre ? Peut-être que ce comportement et cette nature repliée était en rapport avec cette tentative de suicide qu’il soupçonnait avec de grande chance de façon juste. Quoi qu’il en soit, Laroy se garda bien là aussi de s’aventurer dans un sujet qui pourrait la faire se refermer sur elle-même comme une huitre et gâcher tous les signes encourageants qu’elle lui avait laissée entrevoir jusque là. Pas de manière directe du moins… En fait, le jeune footballer se servit de sa question pour y revenir de manière détournée et indirecte.

Ce n’était pas une simple manœuvre pour lui glisser un message, non. Laroy y croyait dur comme fer et s’en était fait une doctrine toute sa vie. Il s’attendait à une réponse du genre de celle qu’Eli lui donna et en sourit. Il avait bien compris ou plutôt deviner que quelque chose n’avait pas dû aller à un moment dans sa vie pour en arriver là. Non pas l’évidence des péripéties que toute la population de The Rock a forcément traversé pour être enfermé ici, mais quelque chose de plus profond qui a marqué sa nature.

« Moi je le dis… » répondit-il simplement en reportant son regard avec ces mêmes traits confiants et complices sur elle. « Et je peux aussi le prouver… »

Le parcours de Laroy en était une vivante en fait. Ce par quoi il avait dû passer et résister pour devenir un grand joueur reconnu et avoir une vie confortable n’était pas uniquement dû qu’à son talent et ses dons athlétiques. Non, il avait travaillé dur et dû faire des choix pour forcer sa nature et ne pas gâcher sa chance. Son chemin originel, dans l’univers dans lequel il avait grandit aurait dû le mener vers une prison beaucoup plus tôt, voir un cimetière. Ici les choses étaient différentes et il ne s’agissait pas de lui mais bien d’Eli. Mais Laroy gardait cette même conviction.

« Encore faut-il que tu veuilles y croire toi… » reprit-il après quelques secondes. « Et si tu veux mon avis… T’as terriblement envie… non… T’as terriblement besoin d’y croire… »

Il se retint de lui demander de lui faire confiance pour cela. Encore ce spectre de la maladresse qu’il voulait à tout prix éviter, sans compter qu’il savait que ce n’était raisonnablement pas envisageable dans l’immédiat. Si Eli avait été plus bavarde que les fois précédente et qu’elle avait montrée des signes pouvant nourrir sa confiance en la suite des choses les concernant, Laroy savait que le chemin devait probablement être encore long. C’est comme ça qu’il l’imaginait en tout cas pour ne pas crier victoire avant l’heure et retomber de haut. Alors plutôt que de lui demander sa confiance ou s’imposer en grand prêtre orateur sans le vouloir, le footballer prit une nouvelle fois un chemin détourné dans cette quête de sérénité et cet apprivoisement de caractère.

« T’as besoin de quelque chose ici ? Des crayons… Des feuilles… De la peinture et des pinceaux pour peindre… Je sais pas… Un vêtement… N’importe quoi. Je peux te trouver n’importe quoi. Suffit de demander. » lui demanda-t-il en retrouvant un petit sourire, comme une main tendue et un nouveau pas en avant pour lui montrer sa bonne foi et ses intentions envers elle.

Bon, si Eli lui demandait une photo de Brad Pitt pour accrocher dans sa cellule, cela serait plus difficile évidemment, encore que Kip pouvait trouver les choses les plus rocambolesques venant de l’extérieur. Mais au moins, cela aurait le don de le faire rire. Non, arrêtés les fantasmes, il ne l’imaginait de toute façon comme ça, comme beaucoup de détenues ici.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyVen 24 Déc - 17:18

Être ici n'aide en rien. Son comportement ne change pas, elle devient même pire qu'avant. Les échanges qu'elle a avec les autres détenus ne sont que futilités. Et bien souvent, elle n'a pas envie d'y répondre. Elle ne préfère pas être parmi eux. Ne serait-ce que quelques secondes, c'est déjà bien trop. Pourtant, certaines personnes ne lui font pas peur. Mais elle n'est pas pour autant plus à l'aise. Ce comportement si effacée, voulant à tout prix être invisible. Jamais encore elle n'a rencontrée une personne comme elle. Ce serait même difficile que ce soit le cas. Si à l'image d'Eliaëlle cette autre personne se fait invisible, ce serait bien trop compliqué que de faire sa rencontre. Mais même si cela serait le cas, Eli serait autant gênée. Confrontée à sa propre image, elle ne pense pas que ça lui ferait du bien, au contraire. Déjà qu'elle ne se trouve pas normale. Il en faut peu pour qu'elle se sente encore plus étrangère à toutes ces personnes qui sont autour d'elle tous les jours.

Parfois, elle fait des efforts, même si ils sont minimes. Mais on ne peut pas lui en demander de trop. On ne peut pas non plus forcer les choses, ce serait une catastrophe. Elle se braque automatiquement si on la brusque et on ne tire plus rien d'elle. Si elle ne se sent pas en mesure de dire quelque chose, elle ne le fera pas. Même si on la force, même si on lui hurle dessus. Elle se refermera encore plus sur elle. Et sensible comme elle peut l'être, on n'en tirera que des larmes. Elle se force bien souvent à cacher toutes ses émotions, mais cela ne marche pas toujours. Elle encaisse souvent, ne disant rien. Et au bout d'un moment, elle n'en peut plus alors elle craque. Certains le font en cassant des objets, en hurlant. Elle, elle le fait en pleurant et en se faisant du mal. Bien avant sa tentative de suicide, bien avant son viol, bien avant qu'elle ne soit là. Elle se mutiler pour ressentir une autre souffrance. Oubliant celle de son cœur, ne pensant alors qu'à la douleur physique. Mais cela fait longtemps qu'elle ne le fait plus, bien que souvent, la tentation se fait plus forte. Elle s'accroche encore, du mieux qu'elle le peut. Eli ne demande de l'aide à personne, elle n'aime pas la pitié des gens.

Mais pour le moment, en compagnie de Laroy, elle se sent légèrement mieux que les autres fois. Certainement parce qu'il ne brusque pas les choses. Même si elle ne parle que très peu, il ne dit rien. Lui, il parle, voulant la mettre à l'aise. Et puisqu'elle répond, c'est une preuve que ça marche assez bien. Après tout, elle n'a pas encore prit la fuite, elle n'est pas partie en courant et elle ne se braque pas en restant silencieuse. Ainsi, elle lui répond, mais ne va pas tellement dans son sens. Surtout en ce qui concerne l'espoir. Ça, elle n'arrive pas à y croire. Souvent, elle a eu cet espoir, elle voulait réellement y croire, mais les événements ont fais qu'elle a perdue cette foi. En la religion, mais aussi en la vie. Elle n'y croit pas. Elle ne croit plus rien. Pour elle, rien ne la délivrera. Mis à part la mort, mais pour cette solution, elle attend encore. Ne serait-ce qu'un tout petit peu. Après tout, elle ne sait pas ce que l'avenir lui réserve. Bien que l'idée d'être ici pendant encore vingt ans ne l'aide pas à être réellement optimiste pour la suite. Comment va-t-elle survivre tout ce temps ? C'est quasiment impossible. Écoutant Laroy, Eli tourne une nouvelle fois son visage vers lui, inclinant légèrement la tête sur le côté.

« Je ne sais pas.. C'est possible... Mais je n'ai pas toujours été comme ça... Je veux dire, avant j'avais de l'espoir, j'en avais à revendre... C'est certainement parce que j'étais heureuse à cette époque.. Après, je n'ai plus eu l'occasion d'y croire.. Il y avait seulement des déceptions.. Alors l'espoir et la foi.. Elles sont enterrées depuis fort longtemps.. » ajoute-t-elle en se mordant la lèvre, consciente de s'être livrée un petit peu trop à ses yeux. Ce n'est pourtant pas dans ses habitudes. Mais elles peuvent changer, non ?

« Croire en quelque chose c'est bien.. Mais lorsqu'on se rend compte de la réalité, la chute est douloureuse.. C'est comme croire au Père Noël.. Un jour on découvre qu'il n'existe pas, et pour un enfant, c'est un réel drame.. Certes, la comparaison est minime, mais cela en revient au même.. Derrière chaque espoir, on trouve un désespoir.. » termine Eli en soupirant légèrement.

C'est ce qu'elle ressent vraiment. Quand elle espère, elle se rend compte que c'est ridicule au final. Que l'espoir qu'elle avait mit a été piétiné et qu'il n'a plus aucune valeur. C'est ce qu'elle pense. C'est pour cette raison qu'elle refuse d'en avoir à nouveau. Elle ne veut être déçue une nouvelle fois, ce serait encore trop douloureux, et de la douleur, elle en ressent assez comme ça. Peut-être qu'elle devrait donner une seconde chance à toutes ces choses, mais elle n'y parvient pas. Elle n'est pas encore prête. Prête à vivre pleinement sa vie. Prête à être en confiance avec les autres. Prête à accepter de l'aide. Mais il suffit parfois d'un rien pour que tout change subitement.

Quand Laroy lui demanda si elle avait besoin de quelque chose, elle émit un tout petit rire à l'énonciation de tout ce qu'il disait. En seulement quelques mots, il avait mit le doigt sur l'une des plus grande passion de la jeune femme. Le dessin. Elle maitrise cet art depuis longtemps déjà. Déjà enfant, elle savait faire de beaux dessins. Et bien qu'ici il y a une salle faite pour cela, elle ne s'y rend jamais. Préférant être seule, personne ne sait qu'elle dessine. Et puis, qui pourrait bien le savoir ?

« Du fusain... Tu penses que tu peux avoir ça ? » demande-t-elle d'une toute petite voix. « Cet outil de dessin est plus pratique que le crayon de bois.. C'est tout ce dont j'ai besoin.. » termine Eliaëlle en rougissant légèrement, détournant son regard.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyDim 26 Déc - 15:09

Selon beaucoup de personnes, s’évader des murs de The Rock était littéralement impossible. Pour Laroy, le plus difficile consistait en fait à s’évader de la douleur intérieure de se retrouver sous écrou, celle qui enfermait chaque personne privée de liberté et de vie dans la peine, surtout lorsque les évènements qui l’avaient conduit ici lui étaient douloureux. Difficile… Mais pas impossible. Eliaëlle semblait avoir héritée de cette double peine... Et Laroy avait l’espoir – ou la prétention - de l’en évader. Pour y arriver, son plan était simple : Du temps… Beaucoup de temps. Et de la philosophie optimiste. Il ne savait pas quels étaient ses démons ni ces déceptions dont elle parlait mais après tout peu importait. Peut-être qu’un jour Eli le lui dirait. Ou peut-être pas… Cela ne changerait rien au fond. Laroy se concentrerait ce qu’il connaissait et ce sur quoi il pouvait parler et agir : La prison. Il avait la conviction que la détention n’était pas un moyen irrémédiable de détruire des Hommes de l’intérieur mais que cela pouvait aussi les changer positivement, leur apporter une sorte de... Rédemption.

Et si c’était le cas pour la jeune femme ? Si elle parvenait à trouver ici, à moyen ou long terme, une nouvelle dimension à sa vie et donc à sa nature ? Là encore difficile… Mais pas impossible. Cela avait bien fonctionné pour lui. Du moins, le processus était bien entamé. Laroy avait le sentiment d’être devenu plus mature, plus réfléchi depuis qu’il était ici et avait réalisé l’ampleur de son erreur, les conséquences et les privilèges qu’on lui avait retiré. Les choses seraient de toutes évidences différentes pour Eli. Il ne s’agissait pas de bêtise et de toute-puissance, mais d’introversion et de peur. Effacer cela pour laisser place à un tempérament plus libéré et assuré, du moins en ce qui concernait leurs contacts, le jeune homme pensait bien pouvoir y arriver. Il l’écouta attentivement le regard fixé devant lui, essayant d’imaginer le genre d’évènement dont elle ne parlait pas mais qu’elle avait bien pu traverser pour se cacher derrière ses mots, ce qui avait pu mener à ce désespoir, évidemment sans grand succès... Laroy vu toutefois dans ses derniers mots et cette comparaison un moyen détourné pour poursuivre ce chemin vers un rapprochement.

« Oh il existe… On t’as jamais dit que le père Noël était noir ? » glissa-t-il en retrouvant un fin sourire amusé.

Une façon d’introduire la proposition qu’il allait lui faire ensuite. Oui, Laroy pouvait user de ses relations dans la prison pour réussir à trouver à peu près n’importe quoi. Eli avait forcément besoin ou envie de quelque chose. Tout le monde ici avait besoin de quelque chose, même si, il en convenait, elle était très… très loin d’être « tout le monde ». Il n’avait pour autant aucune idée de ce qu’elle pourrait lui demander et avait dû mal à s’imaginer ce que la jeune femme pouvait avoir comme passe-temps ou hobbies. Lorsqu’elle lui demanda s’il pouvait lui trouver du fusain, Laroy fut donc à moitié surpris. Dessiner ? Elle aimait dessiner ? Oui… A y réfléchir, elle avait plutôt le profil de l’artiste bien que sa curiosité le poussait à se demander ce qu’Eli pouvait bien dessiner. Est-ce qu’elle l’avait par exemple déjà fait en caricature du diable absolu avec des cornes sur la tête ? L’idée lui tira un nouveau sourire mais l’effrayait quelque peu.

« Du fusain? C’est tout? » demanda-t-il en reportant son regard sur elle. « Je vais essayer de te trouver ça… »

Cela ne devrait pas poser de soucis. Kip lui trouverait ça en deux – peut-être trois – jours et Laroy pourrait le lui donner. Cela lui offrirait pour une fois un bon prétexte pour aller la voir, même si, comme Eli l’avait certainement bien remarqué, il n’en avait pas besoin. Peut-être que ce seul petit outil, ce bout de charbon arriverait à lui faire plaisir voir même à lui tirer un sourire. En tout cas Laroy l’espérait. Si il pouvait lui être utile à défaut d’agréable, ce serait déjà ça. Quoi qu’il en soit, il pouvait déjà se satisfaire qu’elle lui ait donnée une réponse et qu’elle n’ait pas refusée sa main tendue en assurant qu’elle n’avait besoin de rien ni personne. On pouvait croiser beaucoup de monde de ce genre ici, Laroy en avait l’habitude. Mais si Eli était clairement discrète et distante, elle n’était pas méprisante ni cavalière et c’était déjà un bon point.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyDim 26 Déc - 18:19

Manifestement, il semble qu'Eli soit plus à l'aise à présent. Peut-être pas autant qu'elle devrait l'être. Peut-être pas aussi à l'aise qu'une autre personne. Mais elle l'est plus que les autres fois où Laroy venait la voir. Certainement parce que souvent, il venait trop brusquement. Une façon précipité de venir. Parlant trop, aussi. Mais cette fois-ci, il y a un réel échange. Petit, mais il est bien présent. D'accord, elle n'ira pas encore lui dire la moindre de ses pensées secrètes. Elle ne lui dira pas les raisons qui font qu'elle se trouve dans cette prison pour encore dix longues années. Encore moins pourquoi elle a voulu mettre fin à ses jours. Mais la confiance se gagne au fil des jours, des semaines, des mois. Rien n'est facile. Pas même une rencontre. Elles peuvent être déterminantes dans une vie. Mais parfois, elles ne sont qu'un passage, une étape à franchir. Dans la vie de tous les jours, on rencontre beaucoup de monde. Des personnes qui ne resteront que des connaissances. D'autres qui prendront une plus grande place dans nos vies. Dans le cas d'Eliaëlle, il n'y a jamais eu cette deuxième catégorie. Ce n'était que des connaissances. Et encore, c'est un bien grand mot. Des fantômes. C'est peut-être mieux ainsi. Ils discutent quelques minutes, ou plutôt, ils font un monologue. Voyant qu'elle ne répond pas, c'est l'abandon total.

Ici, elle pensait que ce serait la même chose. On lui parle, elle répond pas, la personne n'insiste pas et abandonne presque immédiatement. Et elle se disait que ce serait la même chose avec Laroy. Il est venu, il disait des choses et d'autres, et elle ne voulait pas répondre. Elle ne disait rien. Cette crainte. Cette timidité. Mais surtout, cette similitude entre lui et l'autre. Un énorme blocage qui faisait qu'elle n'avait aucune envie d'être en sa présence, et encore moins échanger quelques mots avec lui. Mais à l'heure actuelle, elle commence à le voir d'une autre manière. C'est vrai, à part le fait qu'il soit footballer comme l'autre, il ne lui ressemble pas pour autant. Rien que dans son comportement c'est différent. Mais ce sera toujours cette image du gars populaire qui lui posera le plus gros problème. Mais la vraie question est : est-elle prête à faire un effort ? Le voir autrement. Faire abstraction de ce traumatisme pour laisser une chance à lui qui n'a rien fait ? C'est possible. Pour le moment, elle ne sait pas encore, bien qu'elle semble aller dans ce sens. Elle parle plus que d'habitude, elle accepte cet échange. Mais pour combien de temps ? Impossible de le dire.

Elle aligne même plus de trois mots à la suite, elle se livre plus qu'elle ne l'aurait cru. Et ça, c'est déjà un grand pas en avant. Pour les autres, ça pourrait paraître tout petit, mais pour Eli, c'est une montagne qu'elle déplace en faisant ça. Pourtant, elle n'a pas l'impression de se forcée, non, cela lui vient naturellement. Comme si elle se découvre une autre nature, peut-être plus sociable. Pas encore comme tous les autres, mais c'est un excellent début. Ainsi, lorsqu'il lui demanda si elle avait besoin de quelque chose, elle n'affirma pas que non. Au tout départ, c'est ce qu'elle aurait fait, cela ne fait aucun doute. Mais pas aujourd'hui. Oui, elle a besoin de quelque chose. Une chose importante pour elle. Le dessin est une grande passion, depuis qu'elle est toute petite. Son moyen à elle de s'exprimer, mais encore faut-il savoir déchiffrer les messages qui se cachent derrière ses dessins.

« Oui, c'est tout. Et merci... Je t'avoue que ça m'aiderait beaucoup. » répondit Eli en affichant un mince sourire. Ce n'est pas faux. Selon elle et beaucoup d'artistes, le fusain rend bien mieux que le crayon de bois. Les peintres utilisent également cet outil, bien plus pratique pour faire le traçage avant de mettre la peinture. Mais cela étant dit, jusqu'à aujourd'hui, elle se contente d'un crayon de bois et cela ne rend pas plus mal que ça.

Son regard se pose sur un endroit de la cour où un petit groupe discute. Une discussion qui semble être assez mouvementée. Inclinant la tête sur le côté et pour une raison inconnue, elle se doute que ce n'est pas normal ou tout du moins, une discussion anodine. Eli fronce légèrement les sourcils lorsque le groupe d'homme avance vers eux. Là, inutile de dire qu'elle ne comprend pas très bien ce qui se passe exactement en ce moment.

« Je crois qu'un problème ou des problèmes arrivent... Tu les connais ? » demande-t-elle en jetant un regard à Laroy, pas vraiment rassurée de les voir venir vers eux.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMar 28 Déc - 19:40

En quelques minutes, Laroy avait l’impression d’être allé plus loin avec la jeune femme qu’en des semaines passées. Cela n’était pour autant pas énorme tant il n’était vraiment arrivé à rien tout ce temps mais il pouvait largement s’en satisfaire. Il avait appris quelques petites choses qui l’éclairaient plus ou moins sur le comportement d’Eliäelle. Et même si il n’avait pas le sentiment d’avoir obtenu sa confiance ni même d’être dans son estime, Laroy avait bon espoir pour la suite des choses. Le fusain qu’il allait essayer de lui trouver l’aiderait peut-être un peu et lui donnerait au moins de quoi tisser la prochaine conversation qu’il espérait avoir avec elle. Il lui apporterait peut-être dans sa cellule pour voir son environnement et essayer de glaner d’autres informations par lui-même ou bien le lui passerait dans une prochaine promenade dans la cour. La bonne chose c’est que du fusain était à priori inoffensif. Et après les marques que le footballer avait remarqué sur son poignet, il était plus ou moins soulagé qu’elle ne lui demande pas quelque chose qui pourrait être dangereux, pour elle-même…

Son attention fut bientôt de nouveau attirée par Eli lorsqu’elle lui glissa qu’ils avaient plusieurs problèmes, chose que Laroy ne comprit pas immédiatement avant de chercher ce que la jeune femme fixait du regard et voir un groupe d’hommes se rapprocher d’eux. Le même groupe du barbu qui venait de toiser Kip et qui s’était pris le ballon de Laroy en pleine face. Difficile de ne pas imaginer pour quelles raisons il s’approchait de lui maintenant… Le problème c’est qu’il y avait Eli et qu’il ne voulait certainement pas la mêler à ça. Se battre et lui donner un spectacle violent, alors même qu’il y a à peine une heure elle semblait avoir une peur bleue de lui ne le réjouissait pas non plus, mais si il n’avait pas le choix… Des problèmes s’annonçaient donc, oui… En même temps, Laroy n’était pas la dernières des enclumes ici et ces types allaient également avoir 1m85 et 92 kilos de problèmes à régler si ils venaient bien là pour se dérouiller avec lui. Le jeune homme se leva de sa position assise à côté d’Eli en soupirant profondément et en lui glissant son ballon devant elle. Elle le garderait le temps qu’il s’occupe de ça... C’était la chose la précieuse que Laroy possédait ici et le lui confier représentait déjà une certaine marque de confiance.

« Oh… J’ai un peu sympathisé avec eux tout à l’heure… » glissa-t-il en se redressant, non sans une pointe d’humour qui se dissipa rapidement lorsqu’il s’avança de quelques pas pour rester planté droit comme un i face aux types arrivant à son niveau.

Bon… Vu leurs têtes, ils ne venaient pas faire une trêve avant l’heure et ne s’entendraient certainement avec lui que quand des mandales les sépareraient... Soit. Laroy resta immobile devant eux et esquissa un petit sourire narquois de défis avant de se tourner légèrement pour jeter un bref coup d’œil à Eliaëlle derrière lui. Bien, tant qu’elle restait là, aussi discrète qu’elle en avait l’habitude, tout irait bien. Pourtant lorsque Laroy remarqua qu’un des types se pencha légèrement sur le côté pour la regarder derrière lui, il sentit le mauvais coup venir.

« Qu’est-ce que tu regardes là ? »
« - C’est ta copine ? » lui répondit celui qui semblait être le meneur.
«- Ouai, et toi ? C’est tes copines ? » répliqua Laroy en passant tous les autres en revue.
« - … Fais pas le malin… »
«- Tu veux quoi ?»
« - Je sais pas, t’as quoi à offrir comme… « dédommagement » pour tout à l’heure ? »
«- Dédommagement ? Je te dois rien… Ni à toi. Ni a toute ta bande de baltringues. »
« - Ok… Je vois, t’as besoin d’une bonne leçon l’artiste… »
«- Arrête ton blabla… Si t’es chaud bouillant, pars en vrille ou je te conseille vivement de te barrer vite d’ici… »

Le type eu à peine le temps de bouger que Laroy lui balança un coup de poing s’explosant violemment de toute la pression de ses 92 kilos dans sa mâchoire dans un bruit sourd de fracas, l’étalant comme un sac au sol au milieu de tous ses potes. Bon… Là ça allait vraiment chauffer et il n’échapperait pas au trou. Le temps que les gardiens arrivent et tirent, il allait devoir survivre au milieu de cette troupe de désaxés. Laroy se retourna à nouveau vers Eli pour lui lancer un « Dégage… Vite ! » suffisamment puissant et véhément pour qu’elle comprenne le sérieux et l’urgence de la situation et s’éloigne le plus rapidement de cet espace où le footballer se retrouva bientôt encerclé par ses quatre détenus. Au loin, il pouvait voir quelques uns de ses « amis » de détention se précipiter vers le regroupement sans doute pour lui prêter main forte.

«Allez... Ramenez tous vos faces de clowns que je les aligne… » glissa dans une dernière provocation avant que la violence ne se déchaîne sur lui et qu’une mêlée de coups et de cris ne se forme.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyMer 29 Déc - 21:49

Là, ce n'est vraiment pas une situation que la jeune femme rêve de voir. Que ce soit de près ou de loin. Malheureusement, les conflits restent présent dans cette prison. Et cette fois, c'est vers eux que le petit groupe se dirige assez rapidement. Eliaëlle en fit la remarque à Laroy qui suivit son regard. Il est presque inutile de dire que la jeune femme n'est pas rassurée par ce constat. Mais les faits sont là. Ses mains se mirent à tremblées lorsqu'elle vit Laroy se lever en déposant son ballon devant elle. Se mordant nerveusement la lèvre, elle croisa brièvement le regard de l'un des types avant de baisser la tête, espérant qu'on ne la remarque plus. Elle suivit quelque peu l'échange qui se déroule devant ses yeux. Non, définitivement, elle n'a pas envie de voir une telle chose. Elle hait la violence, bien que ce soit chose courante en ces lieux. Même lorsqu'il y avait des petites bagarres à l'université, elle s'en allait le plus loin possible afin de ne pas voir ça. Non, trop fragile, trop sensible. Elle n'aime pas. Lorsqu'Eli vit Laroy mettre un coup de poing dans le visage de l'autre type, elle eut un sursaut, mais pas aussi grand que celui qu'elle eut quand il s'adressa à elle.

Ni une ni deux, elle se leva vivement, attrapant le ballon du footballer et son livre et partit rapidement avant qu'une personne ait la mauvaise idée de venir vers elle. La force du désespoir, quelqu'un connait ? Eliaëlle connait, et pas qu'un peu. Courant dans la cour, elle a un objectif qui vient de s'imposer directement à elle. Être discrète, ça a du bon. Elle voit tout, elle entend tout et connait quasiment tout sans que personne ne le sache. De ce fait, les secrets que cachent certains prisonniers ne sont pas inconnus de la jeune femme. Bien évidemment, ce n'est pas elle qui irait le dire à une tiers personne. Mais dans une situation comme celle-ci, ça peut servir. Certes, il faut avoir une once de courage et ne pas avoir peur, deux choses qui sont inconnus à elle. Mais au vu de la situation, elle n'a pas la choix que de prendre sur elle et faire correctement les choses. Ne serait-ce que pour Laroy qui doit certainement être en train de se battre avec le groupe.

Repérant sa cible, elle se dirige vers un petit groupe. Celui qui le dirige est plutôt baraqué et ici, presque tout le monde le connait. Il est dans cette prison pour avoir tué plusieurs personnes, autant dire qu'on préfère l'avoir comme ami plutôt que comme ennemi. Seulement, Eli connait quelque chose sur lui, une chose qui va certainement lui servir maintenant. C'est en cachant ses tremblements qu'elle s'arrête devant ce mec. On se demande bien ce qu'une frêle jeune femme peut faire en compagnie de ce mec qui n'est jamais sans sa petite bande, sans doute des dingues comme lui. Oui, elle est morte de trouille, ça se voit, mais au moins, elle se lance, ce qui est rare dans son cas.

« Qu'est-ce que tu veux, p'tite ? » demande le mec en la regardant.
« Heu.. J'ai besoin d'un service.. Un tout petit... »
« Et pourquoi je t'aiderais ? On s'connait pas. »
« … Mais moi je te connais ! Et euh.. Je sais des trucs sur toi, tu sais... Des choses que les autres ne doivent pas savoir... »

Eliaëlle recule de quelques pas alors que le type se relève. Il est bien plus grand qu'elle puisqu'il doit faire dans les 2 mètres. Il la toise d'un œil mauvais, là, elle flippe vraiment.

« Tu me fais du chantage ? »
« Non ! Non pas du tout ! Disons que c'est un échange de service !.. Je garde le silence sur tes.. Petites affaires et tu me viens en aide ! »
« T'as du courage, ça m'plait bien.. De quoi tu as besoin, p'tite ? »
« Tu vois le groupe là-bas ? » demande-t-elle en pointant le doigt où se situe la bagarre. « J'ai entendu en me baladant un peu partout qu'ils disaient des trucs étranges sur toi et tes amis.. Je n'ose même pas répéter ce que j'ai entendu.. Et là, ils sont à quatre contre un seul gars, t'imagine, c'est pas loyal ! Donc, si vous pouviez vous y rendre... » ajoute-t-elle en faisant un sourire crispé.
« Ça marche.. Mais si tu parles... »
« Je dirais jamais rien ! Promis ! » jure la jeune femme en le regardant.

Et elle ne ment pas, elle ne dira jamais de quoi il s'agit, mais disons que là, ça lui a bien servit ! Son cœur bat tellement vite qu'elle a l'impression qu'il va sortir de sa poitrine à tout moment. Mais il n'est pas l'heure de se départir de son courage, elle va encore en avoir besoin. Bientôt, tout le monde va se rendre compte de la bagarre, surtout les gardiens. Maintenant, que peut-elle bien faire. Il n'y a aucun doute à avoir que Laroy sera certainement envoyé au cachot durant quelques jours. Et ça... Non, ce serait injuste. Et Eliaëlle déteste l'injustice. En regardant vers l'endroit de la bagarre, elle voit le groupe qui s'en mêle, mais les gardiens arrivent déjà. Ne lui reste plus qu'à trouver une autre solution.
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MessageSujet: Re: I can entertain you, even behind bars [Libre] I can entertain you, even behind bars [Libre] EmptyDim 2 Jan - 21:07

Laroy n’avait été impliqué que dans très peu de bagarres ici. Surtout au début de sa peine à vrai dire. Il n’avait pas d’ennemis à proprement parler bien qu’il n’était pas forcément aussi populaire qu’il avait pu l’être à l’extérieur. Ce n’était pas le genre de type à chercher les problèmes. Mais à The Rock comme sur un terrain de football, la musique était la même : pour être respecté il fallait être dur. Que ces types soit quatre ou quarante, il allait devoir leur faire oublier l’idée de revenir et leur faire savoir qu’ils étaient tombés sur le mauvais cheval pour jouer aux gros bras. Sa préoccupation première fut Eli derrière lui. Laroy ne voulait certainement pas l’impliquer là-dedans et il fallait avant tout qu’elle ne soit pas en danger. Ces détenus venaient pour lui et la jeune femme n’avait rien à voir là-dedans. Heureusement elle comprit rapidement le caractère critique de la situation et déguerpit vite pour le laisser avec les quatre amigos. Laroy alluma le premier face à lui avant d’être encerclé par tout le reste de la bande qui se jeta bientôt sur lui…

La rixe dura quelques minutes au bout desquelles le footballer fut rapidement battu avant que des détenus ne viennent à la charge pour lui prêter main forte. Ces renforts inattendus le sauvèrent assurément d’un triste état et d’une correction en bonne et dû forme sans que Laroy ne puisse deviner d’où ils sortaient. Bientôt, de nouveaux tirs de sommation résonnèrent dans la cour, annonçant l’arrivée des gardiens qui terminèrent le travail avec quelques coups de matraque puis embarquèrent tout le monde pour conduire Laroy et les autres vers les cellules d’isolement. Cette fois, il n’y échapperait pas… Emmené assez brutalement sous cette escorte, il chercha du regard Eliaëlle sans toutefois la trouver au milieu de toute cette cour surpeuplée et disparu par la porte d’une tour pour être emmené directement dans l’une de ces cellules sombres et rétrécie. Le trou… L’enfer des enfers carcérales. Il y resterait certainement deux ou trois jours et en ressortirait comme un zombi et puis ce serait oublié.

Avant d’être enfermé, l’un des types emmené avec lui dans ses sous-sols et qui lui avait prêté main forte dans la cour lui glissa qu’il pouvait remercier « la petite » et Laroy devina qu’il devait parler d’Eliaëlle. La remercier ? Alors c’est elle qui les avait appelés à la rescousse ? Laroy ne les connaissait pas et ne leur avait jamais adressé la parole alors qu’est-ce qu’elle avait bien pu leur dire pour qu’ils se mêlent de ce conflit ? A moins qu’elles les connaissent elle et qu’ils soient amis ou quelque chose du genre… Quoi qu’il en soit, il n’eut pas vraiment le temps de s’attarder sur la question avec ce type puisqu’il fut jeté dans la cellule qui se refermera derrière pour laisser place au silence glauque de ces lieux… Il n’avait même plus son ballon, laissé aux soins d’Eli pour passer le temps. Ces jours d’isolement allaient assurément être très longs… La jeune femme allait devoir attendre plus longtemps avant d’obtenir son fusain, le temps qu’il sorte d’ici et en parle à Kip. Quoi qu’il en soit, il était bien destiné à la revoir, en de meilleurs circonstances…


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